Jean-Marc Mottaz

Jean-Marc Mottaz

À la découverte de Jean-Marc Mottaz : une figure inspirante de la montagne

Il est des noms qui demeurent discrets, mais qui résonnent fort dans les hauteurs. Jean-Marc Mottaz fait partie de ceux-là. Dans l’univers très codifié et parfois confidentiel de la montagne, ce passionné a su tracer sa voie avec humilité, détermination et passion. Pour celles et ceux qui arpentent les sentiers ou les couloirs enneigés, Jean-Marc n’est peut-être pas un nom de star, mais il incarne tout ce qui fait vibrer les cœurs montagnards : authenticité, engagement et amour profond des cimes.

Dans cet article, je vous propose de découvrir qui est véritablement Jean-Marc Mottaz, son parcours, ses engagements, ses exploits… et ce qu’on peut retenir de son approche de la montagne.

Un enfant des Alpes

Jean-Marc Mottaz est né avec la montagne dans les veines. Originaire de Savoie, il a grandi au pied des sommets, là où les paysages vous forgent le caractère. Très tôt, il est attiré par les disciplines alpines. Le ski de fond d’abord, puis l’alpinisme, le parapente et, plus tard, le trail-running. On pourrait presque dire que Jean-Marc a exploré la montagne sous toutes ses coutures.

Mais son intérêt pour la montagne ne se limite pas à la seule performance sportive. C’est un fin observateur de la nature, un amoureux des vallées oubliées et des cabanes éloignées. Là où certains cherchent l’exploit, lui recherche la connexion.

Un guide engagé… mais pas comme les autres

Oui, Jean-Marc Mottaz est guide de haute montagne, diplômé de l’ENSA à Chamonix. Mais là où certains enchaînent les sommets mythiques et les clients fortunés venus cocher Mont-Blanc ou Cervin sur leur « bucket list », Jean-Marc préfère promouvoir une montagne différente. Une montagne où l’effort est partagé, où l’itinéraire importe davantage que le sommet, et où la trace laissée ne doit jamais être une cicatrice.

Il travaille beaucoup avec des jeunes, notamment dans des programmes d’initiation à la montagne pour des publics éloignés de cet univers. Pour Jean-Marc, tout le monde a sa place là-haut, à condition de respecter les règles du jeu : humilité, préparation, et écoute de la nature.

Des aventures aux quatre coins des Alpes… et au-delà

Si Jean-Marc Mottaz privilégie souvent les massifs français – notamment la Vanoise, le Beaufortain et le Queyras – il ne s’est pas limité à un périmètre. Il a réalisé plusieurs expéditions en Himalaya, au Groenland et dans les Rocheuses. Mais ne vous attendez pas à trouver un compte Instagram blindé de selfies suspendus à 8000 mètres : ce n’est pas le genre de la maison.

Une anecdote raconte qu’en 2012, lors d’une traversée du Zanskar en hiver – l’une des régions les plus isolées du Ladakh – Jean-Marc a passé trois jours bloqué par une tempête avec trois Ladakhis et leurs yaks. Au lieu de fulminer, il a sorti de son sac un harmonica et a improvisé des soirées très locales au coin du feu. Une situation qui résume bien l’état d’esprit du bonhomme : s’adapter, profiter, et rester curieux.

La montagne, un espace à préserver

On ne peut pas parler de Jean-Marc Mottaz sans aborder ses convictions écologiques. Loin des discours marketing greenwashing, il milite concrètement pour une montagne plus durable. Il participe régulièrement à des opérations de nettoyage de sentiers, collabore avec des parcs naturels et sensibilise ses clients au respect de l’environnement, même dans les gestes anodins.

Pour lui, chaque bivouac est l’occasion de transmettre : comment éteindre un feu sans laisser de trace, pourquoi éviter les sentiers balisés quand ils sont gorgés d’eau, ou comment repérer les traces discrètes de la faune. On est loin du touriste égaré avec une perche à selfie sur les crêtes.

Formateur, conteur et passeur de mémoire

Avec plus de 25 ans de pratique professionnelle, Jean-Marc est aussi devenu un passeur. Il forme régulièrement de jeunes guides, anime des stages d’orientation, et n’hésite pas à retrouver les anciens dans les refuges pour des soirées au goût d’antan. Son approche mêle rigueur et sensibilité, ce qui en fait un formateur hors pair – exigeant mais profondément humain.

Et puis, il y a cette voix. Grave, posée, parfois ponctuée d’un rire qui résonne comme une cloche dans le brouillard. Lorsqu’il raconte ses sorties, il emporte son auditoire comme on lirait un bon vieux Frison-Roche. La montagne devient alors un théâtre, où le vent dialogue avec les cimes et où les hommes ne sont que des hôtes de passage.

Un regard lucide sur l’évolution des pratiques

Dans un monde où la montagne se consomme parfois comme un produit, Jean-Marc n’est pas tendre. Drone sur les crêtes, ski héliporté, files d’attente pour le sommet du Mont-Blanc… il observe ces nouvelles tendances avec inquiétude. Mais il reste confiant : « La montagne a ses propres filtres. Elle sait faire le tri. »

Pour lui, la solution passe par l’éducation, pas la prohibition. Plutôt que d’interdire, il préfère expliquer, montrer, faire vivre. Et c’est sans doute là toute la force de son message. On ressort de ses randonnées avec plus qu’une photo souvenir – on repart avec une meilleure compréhension du vivant.

Pourquoi Jean-Marc Mottaz nous inspire

Dans un monde ultra-connecté, où les exploits sportifs deviennent des objets de consommation virale, Jean-Marc Mottaz incarne une autre voie. Une manière plus lente, plus engagée, plus vraie d’habiter la montagne. À l’heure où les stations de ski s’interrogent sur leur avenir, où les aléas climatiques bousculent les saisons, sa parole résonne comme une invitation : ralentir, écouter, respecter, partager.

Il n’a pas gagné de médailles ni franchi les records. Mais il a semé des graines. Dans la mémoire de ses compagnons de corde, dans l’esprit des jeunes qu’il emmène pour leur première nuit en igloo, dans les livres de contes qu’il lit au coin du feu, ou dans ces bribes de silence qu’il partage en pleine forêt quand tout le monde pense que le sommet est encore loin.

Quelques enseignements glanés sur ses traces

À force d’écouter Jean-Marc, de le suivre dans ses pas (plus ou moins assurés selon les terrains), on comprend vite que la montagne n’est pas un décor. C’est un maître exigeant, parfois rude, mais riche d’enseignements :

  • L’effort lent forge mieux que la performance rapide. Prendre le temps de monter, de respirer, d’observer. Pas de montre, pas de chrono, juste le moment présent.
  • Chaque sommet compte, même le plus modeste. Il n’y a pas de hiérarchie. Rejoindre un petit col à 1800 mètres peut être aussi intense que gravir un 4000.
  • La connaissance des lieux passe par l’écoute des anciens. Guides, bergers, forestiers… leurs récits valent toutes les cartes topographiques.
  • On ne domine pas la montagne, on l’habite. Un glissement de sens, mais une différence cruciale dans nos comportements.

Et surtout, comme aime le rappeler Jean-Marc avec son humour tout savoyard : « Si tu penses tout savoir, c’est que t’as oublié de regarder autour de toi. »

Un modèle pour les amoureux d’altitude

Jean-Marc Mottaz, c’est un peu le guide qu’on rêve d’avoir dans sa cordée : pas forcément le plus rapide ni le plus bavard, mais celui qui, par sa posture et son regard, rassure et donne envie de continuer à grimper, même quand les rafales se lèvent.

À l’heure où la montagne attire de plus en plus de visiteurs en quête de dépaysement, de sensations fortes ou de reconnexion, des figures comme Jean-Marc rappellent l’essentiel : la montagne n’est pas un parc d’attractions. C’est un territoire vivant, exigeant, profondément beau. À nous d’en être les gardiens respectueux.

Alors, lors de votre prochaine sortie en montagne, pensez à faire une pause, à poser le sac, et à lever les yeux. Qui sait, peut-être que l’ombre d’un Jean-Marc passera au loin sur une arête, ou qu’une de ses phrases glanées en refuge vous reviendra en mémoire : « Tu ne vas jamais sur un sommet pour t’y tenir. Tu vas vers lui pour apprendre quelque chose. »